18 juin 2012
Mer
Voilà l’apocalypse au-dessus de la mer.
Les vagues se lèvent tels des golems de pierre
Marbrées d’un blanc nacré qui s’envole, eau amère,
Dans l’air salé où danse l’or de la lumière.
Le sol tremble à chaque fracas et l’onde fière
Voit enfin s’accomplir les cauchemars d’Homère.
Chevauchée implacable à la blanche crinière,
La mer souffle et se sculpte, arabesque éphémère.
Elle se dresse et tend, en souveraine mère,
Ses rouleaux et ses creux, bordés en leurs lisières.
Elle emmène en son cours tout un monde sommaire
De sable et de galets, qu’elle laisse derrière.
Ô puissance inconnue, meurtrière et splendide,
Le monde en ce moment craint ta danse morbide.
Tu avances, tu prends, ce qui te plait, perfide.
Ô royaume infini, combien d’hommes avides
D’espace et liberté, sont partis, intrépides,
Sur le fil de tes eaux, d’ordinaires limpides ?
Ô mer, rêve indomptable, où fuit ton cours rapide ?
Dans ma course effrénée vers l’abysse du vide,
Je veux gouter à l’or du monde où tu présides.
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